En 1996, j’ai pris la Direction d’une miroiterie industrielle d’environ 15 Millions d’euros de chiffre d’affaires et 110 employés, en crise larvée. Elle possédait 2 activités : l’argenture (production en continu de miroir), bénéficiaire, et la transformation de panneaux de verre et miroir en produits finis, déficitaire. Les deux activités étaient très polluantes, la première n’était plus aux normes environnementales et la deuxième était grande consommatrice d’eau, rejetée, chargée de silice, dans le lac de la ville. L’ambiance sociale était très problématique : syndicat puissant et non coopératif, grille salariale incohérente, grèves, mauvaises relations encadrement – ouvriers. Enfin les accidents de travail étaient nombreux et parfois graves, 2 ouvriers sont passés près de la mort en 4 ans.
Sur le plan économique, pour sauver le site j’ai d’abord dû organiser 2 licenciements collectifs, touchant 16 personnes et j’ai mis en place un suivi détaillé des rendements et de la productivité. J’ai ensuite démantelé la ligne d’argenture et profité de la place libérée pour améliorer les flux dans les ateliers et installer de nouveaux moyens de production plus modernes afin de développer et rendre bénéficiaire l’activité de transformation.
Nous avons résolu le problème de pollution de l’eau par une opération décrite dans une autre page.
En 1998, j’ai fait face à une grève de 80% des employés à l’occasion des négociations salariales. Je n’ai pas cédé aux revendications. J’ai plutôt remis le personnel au travail, progressivement et par le dialogue, jusqu’à obtenir au bout d’une semaine l’arrêt de la grève sans contrepartie. Ceci m’a permis d’imposer une nouvelle répartition des augmentations salariales basée beaucoup plus sur le mérite. Enfin, durant les dernières années à la tête de ce site, j’ai mis en place une plan de progrès permanent basé sur le management participatif qui a permis au personnel de fortement améliorer les résultats économiques et de sécurité.
A mon départ en 2000, après 4 années de réorganisation tout en restant bénéficiaire, l’établissement était prêt à affronter ses prochains challenges.